Analyse bibliographique « CONSOMMATION MODÉRÉE DE VIN ET SANTÉ »
Contexte et méthodologie employée
Depuis 2007, Vin & Société réalise chaque année avec l’appui du cabinet Alcimed une analyse bibliographique incrémentale qui étudie l’effet d’une consommation modérée de vin sur la santé. Cette analyse rassemble des études scientifiques publiées sur PubMed, dont aucune n’a été financée par la filière viticole.

La vocation de cette analyse
La vocation de cette analyse est d’identifier les publications clefs sur le sujet ainsi que les consensus et controverses existants sur un potentiel effet bénéfique, neutre ou néfaste sur la santé humaine. L’analyse porte sur 6 grandes pathologies en particulier :
- Maladies cardiovasculaires
- Cancers
- Maladies osseuses
- Maladies neuro-dégénératives
- Santé prénatale
- Mortalité totale

Avec 17 études supplémentaires en 2017, cette analyse incrémentale intègre aujourd’hui plus de 620 publications scientifiques recensées sur PubMed entre 2007 et 2017. Chaque étude est retenue selon des critères d’inclusion spécifiques :
- Etude portant sur la consommation chez l’Homme (hors in vitro et modèle animal)
- Etude portant sur le vin (et non l’alcool au global)
- Résultats d’étude portant sur la consommation modérée, telle que définie par l’étude en question (exclusion de consommations fortes ou abusives)
- Etude ne portant que sur une ou plusieurs des 6 grandes pathologies retenues
- Population d’étude ne présentant pas de pathologie déjà déclarée
Face au manque de standardisation de l’ensemble des publications retenues (différences de méthodologies, de taille d’échantillon, de type d’études…), une classification en 4 niveaux de preuves a été effectuée afin de faciliter la lecture des résultats :
- Consensus : Lorsque 8 études ou plus montrent une tendance claire (ou 4 études ou plus sur une population totalisant plus de 100 000 sujets).
- Piste sérieuse : Lorsque 4 à 7 études ou plus montrent une tendance claire (ou 2 études ou plus sur une population totalisant plus de 10 000 sujets).
- Piste émergente : Lorsque 2 à 4 études montrent une tendance claire
- Controverse : Lorsque plusieurs études montrent des tendances contradictoires
Les résultats de la consommation modérée de vin sur les 6 grandes pathologies retenues
Maladies cardiovasculaires
Il y a aujourd’hui un consensus indiquant que la consommation modérée de vin aurait un effet bénéfique dans la prévention des maladies cardio-vasculaires, du diabète de type 2 et du syndrome métabolique.
Cependant, il existe des controverses quant à son effet sur l'obésite (controverse à tendance positive) et l'adiposité abdominale (controverse à tendance non définie).
Cancers
Un consensus existe sur les bénéfices d’une consommation modérée de vin sur la survenue du cancer colorectal et sur un effet neutre pour le cancer du pancréas.
Des pistes sérieuses font émerger un effet neutre sur le cancer de l'estomac et le lymphome et un effet positif sur le cancer des reins.
Quelques études orientent vers une piste émergente d’un impact neutre sur les cancers du foie et du cerveau.
Enfin, les effets d'une consommation modérée de vin sur les autres cancers demeurent en controverse :
- controverse à tendance positive pour les cancers de l'œsophage, de la prostate et de la thyroïde
- controverse à tendance neutre pour les cancers de l'utérus et des ovaires ainsi que pour les lymphomes
- controverse à tendance négative pour les cancers des voies aéro-digestives supérieures (excepté l’œsophage) et les cancers du sein
- controverse à tendance non définie pour les cancers de la peau et de la vessie
Alcimed et Vin & Société suivront avec attention les publications scientifiques à venir traitant de ces pathologies.
Maladies neuro-dégénératives
Il existe un consensus indiquant que la consommation modérée de vin aurait un effet bénéfique dans la prévention des maladies neuro-dégénératives. Un niveau de piste sérieuse indique également un effet bénéfique en ce qui concerne l’amélioration des fonctions cognitives.
Maladies osseuses
Plusieurs études permettent d’atteindre une piste sérieuse quant à l’effet bénéfique d’une consommation modérée de vin sur la densité osseuse.
De plus, quelques études permettent d’amorcer une piste émergente indiquant qu’elle n’aurait pas d’effet particulier sur la polyarthrite rhumatoïde.
Mortalité totale
Un niveau de piste sérieux indique que la consommation modérée de vin aurait des effets bénéfiques sur la mortalité totale.
Santé prénatale
Aucune donnée scientifique ne permet aujourd’hui de définir un seuil en dessous duquel la consommation d’alcool ou de vin chez la femme enceinte ne serait pas néfaste pour le nourrisson.
Par principe de précaution, il est donc recommandé aux femmes enceintes de s’abstenir de toute consommation d’alcool, y compris le vin, dès le début de la grossesse et pendant toute sa durée.
Conclusion
Ces résultats ne concernent que la consommation modérée de vin, et sont dans l’ensemble plus positifs que pour la consommation modérée d’alcool.
De nombreux travaux scientifiques continuent aujourd'hui de chercher à identifier les molécules impliquées dans le vin jouant un rôle protecteur ainsi que les mécanismes d’actions sous-jacents.