vignes beaujolais

ITW Bertrand Chatelet, Directeur de la Sicarex Beaujolais

Résumé

ITW Bertrand Chatelet, Directeur de la Sicarex, centre de recherche viti-vinicole dans le Beaujolais. Il nous décrit leurs missions et leurs recherches sur des parcelles de vignes expérimentales et des vinifications innovantes afin d'accompagner la région face aux enjeux climatiques. 

La Sicarex aux côtés des vignerons du Beaujolais

 

bertrand chevalier

 

Quelles sont les missions de la Sicarex Beaujolais ?

La Sicarex Beaujolais a été créée en 1970 par les professionnels du Beaujolais. La genèse de l’organisme a pour origine les travaux de sélection et de multiplication du Gamay, le cépage emblématique du Beaujolais. Très vite, nos missions se sont étendues à tous les aspects techniques. Dorénavant, elles vont de la sélection variétale au conditionnement des vins. Véritable « service technique » de l’interprofession, nous travaillons en synergie avec l’Institut Français de la vigne et du Vin pour former une équipe mixte de 20 personnes.

En ce qui concerne nos missions majeures, nous expérimentons toujours le matériel végétal, notamment en recherchant des lignées de Gamay capables de s’adapter aux changements climatiques en étant plus tardifs, et en préservant mieux l’acidité.

Nous travaillons également sur l’expérimentation de porte-greffes, de filets d’ombrage, de la hauteur des troncs et du feuillage en analysant si la diminution de la surface foliaire aura un impact positif sur la quantité de sucre et la préservation de l’acidité dans les raisins tout en permettant de faire économiser de l’eau au pied de vigne.

Enfin, nous expérimentons différentes gestions des sols : comment stocker du carbone, de la matière organique et de l’eau. Nous cherchons à maximiser les réservoirs en eau de nos sols pauvres car la pluie risque de tomber de moins en moins en phase avec les besoins de la plante.

Comment déployez-vous vos recherches ?

En 1980, la Sicarex Beaujolais s’est dotée de parcelles de vignes expérimentales, le Domaine du Château de l’Eclair. Le vignoble s’est agrandit au fil du temps et compte aujourd’hui une vingtaine d’hectares. Une partie est dédiée à l’expérimentation avec notamment des collections de variétés résistantes mais la majorité produit des vins sur différentes AOC du Beaujolais. Le Château de l’Eclair met en marché sa production en vrac avec des maisons de négoce partenaire et commercialise ses propres cuvées.

C’est notre terrain de jeu favori, mais nous collaborons également avec des vignerons partenaires

fermentation gamaret

Quels types d’essais en vinification effectuez-vous à la Sicarex Beaujolais ?

Nos essais en vinification portent sur les innovations variétales. Nous cherchons à optimiser l’itinéraire pour tirer le meilleur des raisins que l’on connait encore très peu.

Nous travaillons sur des vinifications s’adaptant aux changements climatiques et sur des itinéraires sans sulfites ajoutées, grâce à certains vignerons emblématiques, le Beaujolais est pionnier sur ces sujets-là.

 

D’autres régions viti-vinicoles en France vous inspirent-elles ? Et à l’international ?

La Sicarex Beaujolais travaille avec des centres expérimentaux du même type dans différents bassins viticoles français. Notamment sur la sélection du matériel végétal où l’on interagit avec des sélectionneurs venant d’autres régions ou dans le cadre du Plan National Dépérissement du Vignoble

On crée aussi des synergies avec des universités comme celle de Dijon, l’INRAE, mais aussi avec d’autres pays comme dans le cas d’Agroscope, qui est le centre de compétence de la confédération suisse dans le domaine de la recherche agronomique et agroalimentaire. Cette collaboration porte notamment sur le Gamay et ses descendants tel que le Gamaret.

Quels sont les futurs grands chantiers de la Sicarex Beaujolais ?

Le chantier majeur est celui de fournir au vignoble les moyens de s’adapter et de rendre les entreprises beaujolaises résilientes au regard des changements climatiques tout en veillant à l’évolution du marché.  Nous ambitionnons de contribuer à la durabilité du vignoble et avons engagé une démarche RSE depuis 2015 qui structure notre action renforce nos interactions avec nos parties prenantes et celles du vignoble.

Le vignoble est en pleine mutation : à la fois dans son outil de production, par la modernisation de sa conduite engagée pour gérer la transition écologique et l’adaptation climatique, par ses forces vives qui connaissent un renouvellement- de génération, par l’évolution de la gamme mise en marché en volume et en segmentation. Les collectifs du vignoble et les entreprises peuvent s’appuyer sur nos références techniques pour guider leurs choix d’aujourd’hui et de demain.

 

Pour en savoir plus sur les vins produits au domaine du Château de l’Eclair : www.chateaudeleclair.co